L’interdisciplinarité, exigence d’une Renaissance

« Je suis un Homme.

Individu indépendant, autant que parcelle d’un système vital sans limites, mes équilibres balancent entre infinis et coopérations qui engendrent la vie. Devant l’ampleur des défis imposés à mon espèce désormais en danger, je m’engage à accélérer la réflexion ouverte par mes ancêtres depuis des dizaines de milliers d’années, et à rapidement faire émerger les termes d’un contrat renouvelé avec ce monde, qui permet mon existence.

Dans une réalité, je suis un peu plus de 55 litres d’eau, salée.

Sur terre, je suis une goutte d’océan.

Connectée.

Dans une autre réalité, je suis la construction de cent mille milliards de cellules, qui hébergent à leur tour trois à dix fois plus encore d’autres cellules, organismes « étrangers », bien vivants et interdépendants.

Sans cette communauté, je n’existe pas.

Si la perspective change encore, je deviens l’incroyable assemblage de milliards de milliards de milliards d’atomes, dont certains sont aussi vieux que l’univers.

Je suis un monde connecté qui se renouvelle sans cesse dans une enveloppe connectée qui se renouvelle sans cesse.

Edifice unique, éphémère, en mouvement permanent, je suis Mon édifice.

Chacun de mes atomes file sa trajectoire… et je deviens une rivière qui court sous une pluie qui l’alimente sans discontinuer.

Une rivière qui grossit des fleuves.

Je suis un système vivant.

Fractale organique de systèmes plus larges auxquels je contribue, et auxquels je suis profondément lié… je ne les vois pas ni ne les comprends, complètement.

Je suis à la fois toutes ces réalités, toutes ces dimensions et toutes ces connexions. Pourtant, ni la vision du scientifique, ni celle de l’artiste, de l’ingénieur ou du philosophe, ne sont chacune suffisamment complète, ou juste, pour permettre de définir et de comprendre qui je suis ou comment je suis lié au monde… Seule la coopération de leurs démarches peut approcher ma réalité composite et me permettre d’approcher la place que j’occupe dans un univers que j’entrevois alors plus facilement.

Pourtant, vous venez de générer des images qui ont modifié votre représentation de l’Homme… ou tout aussi bien dérouté une autre question qui cheminait, l’instant d’avant, dans votre tête ou votre cœur. Peut-être même que cette perception, ce papillon, va faire son chemin à partir de vous et bien au-delà, se développer, se propager dans les dimensions de notre système commun : le Système Terre, qui maintient notre planète dans son harmonie vitale, depuis plus de trois milliards d’années et l’ancrage de la première bactérie sur ce vaisseau spatial.

Nos liens avec ce système sont complexes, permanents et vitaux. S’ils évoluent et se transforment continuellement sous nos yeux, nous ne les voyons ni ne les comprenons complètement. Nos interactions -de plus en plus violentes depuis deux siècles- mettent à mal la finesse de ses équilibres. Les multiples crises que nous traversons -climatique, économique, culturelle, sociétale et diplomatique…- constituent paradoxalement un instant parfait pour éveiller nos consciences, reconsidérer nos liens au Système Terre, mais aussi agir pour comprendre, préserver et transmettre le plus précieux aux plus jeunes d’entre nous : La fin de ce monde n’est pas la fin du monde.

L’Océan, point d’origine et espoir d’un futur reconnecté, est au cœur des enjeux et des possibles d’une Renaissance portée conjointement par plusieurs générations et des cultures complémentaires. Au XXIème siècle, les enjeux de son exploration et de sa préservation sont plus que jamais à la hauteur de celle de la planète Mars, tant notre place continue de nous questionner et notre présence de bouleverser l’environnement. »

Par François Frey,
Fondateur d’Esprit de Velox

Voir le film Manifeste, de Oïjha pour Esprit de Velox

Le manifeste d’Esprit de Velox a donné lieu en 2019 à la production d’un clip vidéo en collaboration avec l’artiste polaire Oïjha – montage Stéphane Mallard, Util-Studio.